 | | | Texte de correspondance | Paris, 8 Février 1907
Mon cher Louis,
par ce vilain temps de neige, de glace et de gelée successive, que deviens-tu? ainsi que ta famille. J'espère que vous n'êtes pas ensevelis sous les avalanches comme les habitants de Barèges. Avez-vous été épargnés de la grippe? qui sévit avec tant de rage sur les Parisiens- chez nous, elle n'est pas restée. Popol a été indisposé 3 jours, mais n'a pas gardé de rhume- Moi je suis toujours de plus en lus invalide. J'ai fatigué samedi et je le paie cette semaine par une enflure des 2 jambes et des douleurs qui me désolent par leur continuité- Mes veines sont énormes et mes jambes sont comme du coton- Mon cher Louis, pourrai-tu me rendre le service de me fabriquer un pied de bois exactement de la forme et de la dimension de ce papier que j'ai découpé sur l'objet lui-même- Tu as vu la chaise longue cannée où j'étais allongée, cet après-midi, j'allais m'assoir quand le pied s'est cassé dans le milieu et le bord du siège s'est fendu sur le bord (ôté opposé au pied cassé)- ce pied est une espèce de sapin à grosses fibres, et peu solide. Si tu préfères faire les 2 montants, fais-les. Par la même occasion apporte donc ton pot de colle, j'ai des moulures de mon lit qui sont décollées, un serre-joint car je n'ai rien qui puisse remplacé cet outil- si ton absence ne contrarie pas trop Augustine, j'aurai sans doute besoin que tu restes une partie de l'après-midi car je voudrais que tu démonte mon lit et mon armoire : prends un outil ou un grand clou et pour dévisser et revisser. L'ouvrier a mis 2h1/2 pour ce travail.J'espère te voir en meilleurs santé que la dernière fois. Viens dimanche matin aussitôt que tu auras préparé ton bois, surtout avant de déjeuner, ce que nous ferons à midi car Fernande sortira aussitôt après. J'aimerais mieux que tu viennes dimanche 10, car en semaine c'est trop tard et trop fatigant. Je te donnerai des pastilles pour le rhume que j'ai oublié l'autre fois. Je te remercie à l'avance de ta menuiserie qui me permettra de m'allonger en bas, au lieu d'être seule là-haut. Je t'embrasse ainsi que tout ta famille à qui je souhaite meilleure santé qu'à moi. Popol vous adresse le bonjour Ta sœur Antonia |
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